Une plongée dans l’ancien empire khmer, au cœur d’une richesse architecturale et artistique foisonnante et mystique
Puissance maritime et commerçante, au IIIe siècle, le Royaume Funan (zone méridionale du Cambodge actuel) entretient des liens étroits avec la Chine, mais surtout avec l’Inde. Au milieu du VIe siècle, le Royaume Zhenla (sud du Laos actuel) prendra le dessus. Scindé en deux royaumes distincts au VIIIe siècle, il sera réunifié par le 1er roi khmer, Jayavarman II, en l’an 800 et verra qui établit une monarchie forte, basée sur un système économique et religieux prépondérant. L’Empire khmer devient une puissance dominante avant de régresser au XIVe siècle, en proie aux attaques de ses voisins des Royaumes du Siam et d’Ayutthaya. Le Cambodge va connaître une longue période de déclin durant laquelle il est l’objet de la convoitise des pays frontaliers du Siam et du Viêt Nam qui n’auront de cesse de conquérir et d’annexer ses territoires. Pour échapper à leurs agressions hégémoniques, le roi Norodom 1er signe en 1863 un traité de protectorat avec la France. Le pays acquiert son indépendance en 1953 avec Norodom Sihanouk, tout en restant sous l’influence française. Entraîné dans la guerre du Viêt Nam, la guerre civile fait rage entre 1967 et 1975, causant entre 600?000 et 800?000 morts. Le pays obtient le triste record du plus bombardé de l’histoire suite au largage massif d’engins explosifs par l’armée américaine. Le pays s’installe dans la dictature communiste lorsque les Khmers rouges de Pol Pot s’emparent finalement du pouvoir en 1975 pour 4 ans, instaurant un régime totalitaire, responsable de plus d’un million de victimes. Un nouveau conflit débute en 1978 avec son voisin vietnamien, qui s’arroge le contrôle du pays pendant 10 ans, provoquant un exode considérable. En 1991, avec la signature d’un traité de paix à Paris, par les différentes factions de la classe politique cambodgienne, permettant au pays de reprendre en main les rênes de son destin.
L’économie du pays reste fragilisée par ces désastres successifs et environ 31 % de la population vit sous le seuil de pauvreté malgré une croissance moyenne supérieure à 7 %. Si le pays a été peu touché au niveau sanitaire par la pandémie de Covid, il a été impacté économiquement et est entré en récession en 2020. Néanmoins, une reprise est attendue en 2021. L’agriculture demeure le secteur d’activité le plus important. Le sous-développement des infrastructures de transport et électriques, son manque de main-d’œuvre qualifiée, sa dépendance à l’égard des capitaux étrangers et la corruption affectent son économie. Cependant, le Cambodge peut compter sur l’industrie du textile et le secteur du tourisme très dynamiques, une population jeune, des réserves d’hydrocarbures en mer et les appuis financiers de donateurs.
Situé dans le centre nord, au-dessus du lac de Tonlé Sep (le plus grand du pays), près de la ville de Siem Réap, Angkor est l’incontournable site archéologique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992, à ne manquer sous aucun prétexte. Grandiose, avec ses 200 temples, ses aménagements hydrauliques (sur plus de 400 km2), l’ancienne capitale de l’Empire Khmer (du IXe au XIVe siècle) abrite des chefs-d’œuvre architecturaux et artistiques d’une beauté inoubliable. Par ailleurs, les Khmers sont parvenus à la perfection dans leur précision de tracé et de la topographie. Ainsi, une erreur de l’ordre du centimètre a été relevée dans le nivellement de douves longues de 4 km et il est à noter que des tronçons de canaux de 60 km sont absolument rectilignes. Une gageure compte tenu de leurs connaissances mathématiques et de leurs outils de mesure. Jayavarman II, au début du IXe siècle, est le fondateur de l’empire Khmer. L’un de ses successeurs, Indravarman I, y fait édifier le premier bâtiment en 879, le Preah Kô, qui est encore visible de nos jours et en 881, le premier grand temple-montagne artificiel. C’est son fils Yasovarman qui sera considéré comme le créateur d’Angkor, car il y entreprendra des aménagements titanesques. D’autres suivront, améliorant et renforçant la cité, qui deviendra la capitale de l’Empire Khmer et l’une des plus grandes villes médiévales du monde, accueillant jusqu’à 750?000 habitants à son apogée pour une superficie de près de 1?000 km2, avant son effondrement au XVIe siècle. Arrachés à l’enfouissement végétal auquel ils avaient été condamnés, les innombrables statues et temples n’en finissent pas de subjuguer les visiteurs. Doté de plusieurs ensembles archéologiques, il est préférable de prévoir au moins 3 jours de visite pour apprécier la diversité. Il existe le pass à la journée, le pass de 3 jours et enfin d’une semaine. Il possible de recourir au service d’un tuk-tuk avec chauffeur ou de louer un vélo pour se déplacer entre les temples et profiter de l’ambiance mystique qui y règne. Le plus fameux est le temple d’Angkor Vat, sans aucun doute le plus raffiné et somptueux du site, mais également un important centre religieux, de prime abord dédié au dieu hindou Vishnou puis à Bouddha à partir du XIIe siècle. À l’intérieur d’une douve de plus de 5 km de long, il s’élève à 65 mètres de hauteur. Sa plastique est unique. Chaque pierre d’Angkor Vat est décorée soigneusement. Les panneaux sur lesquels sont sculptées les apsaras (danseuses qui s’enlacent) tout le long des murs, révèlent les impressionnantes qualités des artistes qui ont travaillé à orner le temple. Les bas-reliefs de la galerie du premier étage sont tout aussi incroyables par la magnificence qu’ils déploient. Le Bayon, temple au centre de l’ancienne ville d’Angkor Thom, décline une construction surprenante (37 tours sont toujours debout sur les 54 qu’il comptait à l’origine) et les 4 visages tournés vers les 4 directions méritent le détour. Tout comme les autres temples du site, Ta Prohm est conçu à l’intérieur d’une grande enceinte. Surmonté de frontons sculptés, son cloître est écrasé par des arbres gigantesques qui ont poussé contre et sur les bâtiments. Le site d’Angkor est un joyau artistique et culturel qui lui vaut d’être considéré à juste titre de huitième merveille du monde.
À une quarantaine de kilomètres à l’est de Siem Réap, vous pourrez contempler le temple de Beng Méaléa, édifié entre 1112 et 1152. Les arbres et la végétation ont envahi les tours, enlaçant les colonnes. Les bas-reliefs sont somptueux et il s’y dégage une atmosphère envoûtante.
Le temple de Banteay Srei, situé à 20 km au nord-est d’Angkor est une autre perle de l’architecture khmère. Datant du Xième siècle en grès rose, il regorge de linteaux et de sculptures tirées de la mythologie indienne.
La station balnéaire de Sihanoukville, au sud, est la plus animée du Cambodge avec ses jolies plages aménagées des quartiers de Victory-Hill et d’Occheutal Beach et son grand port. Profitez-en pour aller visiter le monastère de Wat Leu, temple bouddhiste. L’architecture de cette pagode est remarquable. Surplombant la ville, vous découvrirez un magnifique panorama sur Sihanoukville et son front de mer. Vous pourrez également vous perdre au milieu des étals du Phsar Leu Market, marché local pittoresque. Un petit détour par Kbal Chhay Waterfall, pour se détendre et contempler ces belles cascades ou une agréable excursion en bateau dans la mangrove du Ream National Park, où vous pourrez admirer Wat Ream, superbe pagode édifiée début 2010
À Phnom Penh, vous pourrez parcourir les bâtiments et les jardins ouverts au public du Palais royal, datant de 1866, d’architecture khmère, dont la pagode d’argent, une des merveilles de cet ensemble. Son revêtement de sol est formé par 500 pavés d’argent d’un kilo chacun et on peut y voir de nombreuses statues en pierres précieuses, dont l’illustre Bouddha d’Émeraude (en jade) ou encore le Bouddha d’Or de 90 kg orné de 3000 diamants. Une visite autoguidée des champs de la Mort à Choeng Ek, du musée du génocide et la Prison S-21 (sinistres vestiges du régime dictatorial khmer rouge), du musée de la nation, une croisière au coucher du soleil ou pour accoster sur l’île de la soie, des spectacles de danse traditionnelle et des ateliers d’art vivant cambodgien, un circuit dans le Kirirom National Park, une balade dans les marchés locaux et du street art ou bien à Wat Phnom, une pagode bouddhiste, célèbre pour son abondante population de singes. La liste n’est pas exhaustive. Aussi, vous n’aurez que l’embarras du choix.
Pour randonner, rien de tel que le Phnom Kulen National Park, dans la province de Siem Réap., au cœur d’un massif montagneux de 373,76 km². Il renferme l’incroyable statue du Bouddha couché, haute de huit mètres, taillée dans un rocher de grès, représentant le Bouddha, ayant atteint le nirvana, et un site archéologique, Kbal Spean, «?Vallée des mille Lingas?», sied sur la montagne et comportant de nombreuses figures sculptées à même la roche dans le lit et sur les berges de la rivière.
Entre cocotiers et palmiers à sucre, les rizières sont également un spectacle déroutant de beauté et de sérénité. La richesse de sa culture, artistique et architecturale, est incommensurable, ses paysages (parcs, plages, paysages agricoles) sont enchanteurs et sa population est renommée pour sa gentillesse. Tout ceci contribue à faire du Cambodge une destination de choix, de plus en plus prisée des touristes étrangers.
Au carrefour des influences indiennes et chinoises, la cuisine khmère rassemble des plats variés, à base de viandes (porc, poulet ou bœuf) et de produits de la mer (poissons, crabes, calamars, crevettes), agrémentés de riz, concombres, radis daikon, haricots verts, fleurs de bananier, de germes de soja, mais aussi d’épices comme le curry khmer (Kroeung), les chilis, le safran, le poivre de Kampot d’aromates tels que la citronnelle, le slok ngor (herbe locale amère), la racine de curcuma, l’ail, le gingembre, le basilic asiatique, la menthe, le combava sans omettre l’utilisation du lait de coco, du jus de citron vert. Pour les plus audacieux, vous pourrez déguster toutes sortes d’insectes (grillons, scorpions, tarentules, etc.). Côté sucré, laissez-vous tenter par des desserts typiques contenant du sagou (fécule jaunâtre que l’on extrait de la moelle de divers palmiers) ou de riz gluant, de haricots rouges, de citrouille ou de jaque. N’oublions pas les traditionnelles soupes de nouilles de riz. De quoi émoustiller vos papilles?!
Climat tropical avec une saison sèche de novembre à mars et une saison pluvieuse qui débute entre avril et octobre (de 14 à 22 jours de pluie/mois). La température oscille toute l’année à Phnom Penh entre 30 et 35° (avril étant le mois le plus chaud). La température en mer est constante (de 28 à 30°).
De novembre à mars, pour bénéficier de la saison sèche et ainsi pouvoir se déplacer en toute sérénité.
Visa tourisme : 30$
Pour une durée minimum de 24 heures à un mois de séjour. Le visa peut être prorogé d’un mois maximum, une seule fois auprès des services de l’immigration de Phnom Penh. Obtention d’un e-visa via internet possible.
Visa d’affaires : 35$
Les visas sont délivrés aux aéroports internationaux de Phnom Penh et de Siem Reap par les services de l’immigration.
Prévoir une photo d’identité (4x6cm) et validité du passeport d’une durée de 6 mois minimum.
Coincé entre la Thaïlande au nord-ouest, le Laos au nord-est et le Viêt Nam à l’est et au sud, le Cambodge possède une façade maritime de près de 250 km s’ouvrant sur le Golfe du Siam, au sud-ouest. Petit pays d’Asie du Sud-Est de 16,5 millions d’habitants, sa capitale Phnom Penh est située dans le sud, au confluent du Tonlé Sap et du Mékong.
3 aéroports internationaux :
La route
Le réseau routier rszete fragilisé et endommagé pendant la saison des pluies. La crculation est assez anarchique et très dense, la prudence est conseillée !
En Taxi ou Loueur
Les taxis sont nombreux en ville. Veillez à la mise en marche du compteur.
Vos pouvez louer une voiture avec chauffeur.
En bus
Les lignes de bus desservent beaucoup e destination, dans des conditions assez confortables.
En train
Deux lignes : Phnom Penh - Kompong Som et Phnom Penh - Sisophon. Le train est déconseillé par sa vétusté, son extrême lenteur, inconfortable et bondé.
Pas de vaccination obligatoire, sauf pour les voyageurs en provenance de pays où sévit la fièvre jaune.
Vaccins conseillés
Tétanos, coqueluche, diphtérie, poliomyélite, hépatites A et B, et éventuellement typhoïde.
La vaccination contre l'encéphalite japonaise est recommandée pour tout séjour en zone rurale en période de circulation du virus, néanmoins, elle n'est justifiée que pour les résidents exposés principalement en période de mousson.