Le massage thaï, un nouvel essor

De Chiang Maï à Bangkok en passant par Paris, après deux siècles de pratique, le massage Thaï renaît. Pendant très longtemps, le massage thaï a eu une mauvaise réputation car il était souvent confondu avec les propositions des prostituées. Le massage traditionnel de Thaïlande appelé le Nuad Bo-Rarn en thaïlandais, a double mission d’une part le bien-être du corps et d’autre part l'harmonisation des réseaux d'énergie essentiels au bon fonctionnement des organes comme à la détente nerveuse et émotionnelle

Le massage thaï, un nouvel essor

L’origine du  massage Thaï prend sa source aussi bien en Chine et qu’en Inde avec la médecine ayurvédique. Le massage de Thaï a été acheminé dans l’Asie du Sud-Est, pour se poser enfin en Thaïlande qui est devenue sa terre d’élection. Au fil du temps, le massage Thaï a développé son style et sa personnalité.
 

Le massage thaï est au cœur du bouddhisme. Au début ces massages étaient créés à l’intention des moines et ils étaient imprégnés de l’esprit  du yoga. Ensuite, la population a pu profiter de ces massages car en Asie, la pratique du spirituel est liée à la pratique du corporel.
En 1767, lors de l’invasion des Birmans, les bibliothèques et les archives de la ville d’Ayutava furent brulées. Alors en 1831, le roi Rama III a sauvé ces pratiques en ordonnant le regroupement des savoirs traditionnels sur la médecine, la pharmacopée et le massage Thaï.
Depuis 1832, 60 fresques sont dessinées sur les murs de la pagode de Chetuphon, les 10 lignes d’énergique sont représentées. Au temple de Wat Po à Bangkok, Il y a 80 statues qu’on appelle des ermites. Ces poses étaient un moyen de guérison pour les ermites thaïlandais qui vivaient dans la forêt et cherchaient l’éveil par la méditation. Certaines de ces postures sont la base de l’élaboration du massage thaïlandais. Les Akhas du nord de la Thaïlande ont apporté la technique du massage par pression. Les guérisseuses Akhas imposent la paume des mains le long des méridiens avec pressions légères en cherchant des courants  d’énergie qui permettent de rétablir le passage régulier de l’énergie en prévenant ainsi les maladies. Ce savoir faire est diffusé oralement et le plus souvent le massage est fait par deux femmes, c’est l’occasion pour la femme la plus expérimentée de transmettre ses connaissances à la plus jeune.
 

Le massage thaï vise le corps tout entier et non seulement la partie du corps malade et son but est d’équilibrer toutes les énergies  
La séance se déroule de la manière suivante : Vêtu d’un pantalon en coton, allongé sur le dos, sur un matelas ferme, recouvert d’un tissu blanc et posé au sol. Le premier quart d’heure les jambes sont massées des orteils jusqu’à l’aine.  Ensuite les doigts et les paumes de mains sont pressés et malaxés. Après c’est au tour du front, des tempes, du visage, des orbites, du crâne, des épaules et  du dos. La masseuse  ou le masseur se sert de ses mains, de ses coudes, de ses genoux et de ses pieds. Le poids de son corps accentue certaines pressions. On parle alors des pressions manuelles, palmaires, des pressions en pouces
Le massage thaï est souvent comparé à une chorégraphie, dans un rythme doux, des pressions profondes sont alternées avec des touchés superficiels sur des lignes précises et des points choisis. Les nombreux changements de position du masseur se réalisent légèrement et silencieusement.

Au bout d’une heure à une heure trente, la séance de massage thaï traditionnel vient de prendre fin, on peut la compléter avec le massage thaï aux herbes qui a pour principe d’appliquer sur tout le corps des herbes aromatiques et médicinales broyées, enveloppées dans un tissu et chauffées à la vapeur. Cette deuxième partie  permet de prolonger le bénéfice du massage car les plantes libèrent les principes actifs sous l’effet de la vapeur.
Le massage thaï pratiqué régulièrement permet la synchronisation des énergies  et empêche les blocages de s’accumuler. 

Aujourd’hui, dans un souci d’authenticité et de préservation d’une pratique respectueuse de la tradition, deux écoles  réputées l’Old Medecine Hospital ou l’école du Nord à Chiang Mai et Wat Po  ou l’école du  Sud à Bangkok où siège actuellement l’Ecole de médecine et de massages traditionnelles ont des échanges avec des hôpitaux et des universités d'Osaka, et de Tokyo au Japon, de Washington et de Floride aux Etats-Unis. L'Ecole Wat Po de massage traditionnel thaïlandais a une antenne à Paris.

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